Comme Brice de Nice, Hao attend sa vague...

Hao, comme il dit s’appeler, m'explique qu'il a longtemps été poissonnier, 95 ans pour être précis, et que ce métier lui a tellement plus qu'il est lui même devenu pécheur 25 ans après. Comme passe temps il dit confectionner des chaussures et les transformer magiquement.
Son récit est interrompu par son Koalak sanguin qui a faim, il lui donne un boomerang et le caresse avec tendresse, je suis certain que ce familier est de loin son préféré. Plus il me compte son récit et plus il semble venir d'un monde différent du mien, il décrit avec regret l'époque où avec ses compatriotes Enutrofs, ils passaient la journée, avec chacun son coffre, à dépouiller les monstres les plus dangereux d'Amakna.
Plus il avance dans son histoire et plus il me sourit, faisant disparaître les cicatrices de son visage avec les rides qui montrent clairement qu'il ne ment pas quand il dit avoir 198 ans. Puis il me fixe et me demande de quelle classe je suis, je lui répond alors que du monde d'où je viens je fais partie de la classe des jeunes hommes. Etonné il m'interroge d'avantage sur ce monde qui lui semble inconnu.

C'est donc mon tour de lui dire qui je suis, difficile du haut de mes 22 ans de lui faire comprendre que, dans notre monde, il n'y a pas de monstres à combattre et que le seul moyen pour avoir de l'argent c'est le travail. C'est tout aussi stupéfait que je l'était, qu'il me demande d'en savoir plus sur Vic-Fezensac la contrée où je vis. Je lui décrit alors ce qui ressemble aux champs du vieux Farle Ingalls dans son monde.

Je suis le premier aventurier qui s'appelle Mohamed qu'il croise et m'appelle Momo comme si il avait été mon ami depuis toujours. Tout en finissant mon raide boule, nous comparons nos mondes si différents mais tellement proche, lui aussi aime lire des livres dans la bibliothèque d'Almanax alors que pour moi c'est plutôt les mangas. Il me dit qu'il a été une star du boufbowl dans sa jeunesse et me demande si je suis une vedette du football dont il a du mal à saisir les règles. Je lui répond que c'est par plaisir que j'en fait afin de garder la forme et de dépenser de l’énergie.

Nous avons discuté encore longtemps avant que d'un coup il ne s'interrompe et se mette à fixer l'océan. " La Vague arrive", dit-il, avant de se lever.
Il ramasse alors ses affaires et commence à marcher vers le rivage. Plus il s'éloigne, plus une question me brûle les lèvres.
" Pourquoi cette Vague, n'avez vous pas peur d'être balayé ?!" lui ais-je hurlé avant qu'il ne se retourne et me dise avec le sourire,
"Seul La Vague sait où elle va m'emmener, libre à elle de me porter vers le large ou me laisser mourant sur le sable, il n'y a aucune raison pour moi d'hésiter ou reculer je suis fier de ce que j'ai fait, je ne suis pas sûr d'être le meilleur mais je suis certain de ne pas être le pire."

La dernière image que j'ai eu de lui c'est celle d'un Enutrofs qui attendait allongé, qu'une vague le porte ...